PREFACES

2023 - PRÉFACE "la frontière des oubliés" de ALIYEH ATAEI

extrait :

"À L'ENCRE ERRANTE

"L'exil... c'est laisser son corps derrière soi." OVIDE

Seuil et ailleurs. Ces deux mots, les plus beaux de la langue française, me sont chers. Phonétiquement, poétiquement et politiquement. Ils se prêtent avec grâce à définir non seulement la matière et l'entité de l'œuvre d'Aliyeh Ataei, mais aussi l'étoffe et l'identité de l'écrivaine elle-même. Les réduire en deux mots serait plutôt un sacrilège qu'un défi. Mais l'un n'empêche pas l'autre, me diriez-vous. Donc:

Seuil, parce qu'elle, Aliyeh Ataei, a vu le jour et connu le monde aux frontières qui séparent l'Afghanistan de l'Iran. Oui, c'est là, sur cette balafre, tracée par l'Histoire sur la peau de la terre, que le corps de l'écrivaine a connu sa première chute, son exil originel, en franchissant le seuil charnel de sa patrie fœtale. Ainsi a-t-elle été violemment condamnée à l'errance avant même d'être née.

Seuil, parce que, à l'instar de ses personnages, elle est là, debout aux confins de l'amour et de la haine entre deux terres, deux pays qui, jadis, étaient un même territoire, une même histoire, une même langue. Mais plus maintenant. Les deux peuples s'aiment et se haïssent, se chérissent et se méprisent...

Et elle, comme corps afghan, elle est proscrite de l'Iran; et comme âme iranienne, elle est bannie de l'Afghanistan.

Quel abîme!

Mais Aliyeh Ataei en fait fi. Parce qu'elle sait quoi en faire. Et comment.

Il ne faut pas le combler. Ni le fuir. Il faut seulement le contempler, le mettre en récit.

2022 - PRÉFACE "Le cri des femmes afghanes", anthologie par Leili Anvar

RÉSUMÉ :

Il existe « un cri du silence » comme il existe des silhouettes sans visage et des visages sans voix. En Afghanistan, depuis longtemps déjà, l’oiseau noir de la peur paraît s’être juché sur l’épaule des femmes. Du monde libre qui est le nôtre, nous les imaginons invisibles et muettes sous la burqa, condamnées à la misogynie aveugle, recluses dans le poing d’une domination archaïque. Pourtant en Afghanistan, comme ici, des femmes lisent et écrivent. Des vers. Des chants. De la poésie. Des mots qui ouvrent en elles, et autour d’elles, un espace de liberté où ce qui est interdit, tabou, bafoué, vient sourdre comme une source à la surface de la terre. Les langues se délient. Les corps parlent. L’âme trouve une voix. Et l’eau de leurs poèmes irrigue le monde d’une espérance que l’on n’attendait plus. Oui, le courage des femmes dévoile ici son vrai visage

2021 - PRÉFACE ET ILLUSTRATION "Les incomprises" Auteurs: Ollivier PourriolLaura El MakkiPierre Grillet

RÉSUMÉ

Marilyn Monroe, Françoise Giroud, Amy Winehouse, Niki de Saint Phalle, Adèle Hugo, Emily Dickinson... les incomprises sont de partout, de toujours. Elles ont le goût du rêve, de l'impossible, de l'absolu.
Ces femmes libres fréquentent la folie et la mort. Les mots qu'elles rapportent de ces régions dangereuses nous rappellent que la vie est une lutte et l'intimité, un trésor. Sœurs de solitude, en marge d'un monde qui ne leur fait pas de place, elles forment ensemble, à travers le temps, la famille secrète des Incomprises.

2021 - PRÉFACE "80 mots d'Afghanistan" d'Étienne Gille

résumé :

80 mots, qui sont autant d’histoires qui racontent l’Afghanistan, pour la plupart en langue dari, le persan d’Afghanistan, mais avec de nombreuses références au pashto, la seconde langue officielle du pays. A travers ces mots – qu’Etienne Gille a choisis parce que ce sont ceux qui lui semblent couvrir le mieux toutes les réalités de la vie afghane, et qu’ils résonnent avec sa longue expérience de l’Afghanistan – sont abordés les liens familiaux, les relations sociales, la cuisine (avec tous les plats servis avec générosité à l’hôte que l’on veut honorer), les différents arts, les jeux, en somme tout ce qui fait l’originalité et le charme d’un pays. Les problèmes ne sont pas évacués : la pauvreté, la drogue, la condition des femmes, les luttes et rivalités entre clans ou ethnies. Chaque fois, le regard d’Etienne Gille est empreint de lucidité, mais aussi de compréhension et de tolérance.

2010 - PRÉFACE "Aznavour l'intégrale"

FRANCE 3 OCCITANIE : L'amour des mots de Charles Aznavour -

Le chanteur était l'invité du Marathon des Mots, samedi, à Toulouse.

Le chanteur a rencontré l'écrivain afghan Itaq Rahimi et parlé de son amour des mots.

Le premier écoutait le second, enfant, en Afghanistan. Atiq Rahimi, lauréat du Prix Goncourt 2008, a écrit un texte en hommage à Charles Aznavour.

Il l'a lu, samedi soir, dans sa langue maternelle, peu avant de rencontrer le grand Charles sur scène. "Les Envoûtants" raconte son enfance en Afghanistan, et ce jour où un oncle lui fait découvrir ce chanteur d'origine arménienne.

Les deux hommes,qui se sont retrouvés côte à côte à l'occasion du Marathon des mots de Toulouse, ont une passion commune : la littérature. Et plus largement encore, la langue.

Pendant près d'une heure, le chanteur, aujourd'hui âgé de 88 ans, a évoqué son amour des mots, des mots juste particulièrement, sa prédilection pour la simplicité, voire la banalité.

L'écrivain et cinéaste Itaq Rahimi a lu dans sa langue maternelle un texte-hommage à Charles Aznavour.

La rencontre entre l'écrivain et cinéaste Atiq Rahimi et le chanteur-compositeur-acteur Charles Aznavour a également roulé autour d'un amour de la terre et des origines. Arménie, Afghanistan... L'un comme l'autre n'ont rien oublié.

Charles Aznavour, invité du Marathon des mots